Le ministère de la culture et de la communication diffuse en ligne un document daté de 2008 et intitulé « Conservation à long terme des documents numérisés ». De l’aveu même des auteurs, il ne s’agit pas d’un manuel mais d’une présentation thématique des ressources accessibles en ligne. Y sont abordés des thèmes tels que les normes et standards, les coûts de l’archivage électronique, les formats de données, les métadonnées. Le document s’achève par une présentation des projets et expériences en cours dont le projet PIL@E, plateforme d’archivage électronique conçue et développée par Cecurity.com pour le compte de la Direction des Archives de France.
Titre de la page
Le 21 mars 2008 ont été décernés à Paris les oscars 2007 de la surveillance lors de la 8ème édition des Big Brothers Awards. La liste complète des organismes nommés par les activistes de la vie privée donne comme chaque année un aperçu intéressant voire saisissant de ce qu’il est convenu de désigner comme la société de la surveillance. Cette manifestation, organisée sous l’égide de Privacy International, a notamment « récompensé » les drones de surveillance. Pour une fois le prix « Orwell ensemble de son œuvre » n’a pas été décerné à un ministère français mais à une entreprise internationale : Google. Signe des temps ?
Il faut clarifier le régime juridique de la vidéosurveillance « complètement incompréhensible, flou et aléatoire pour les concitoyens et les juristes » a déclaré Alex Türk, le Président de la Cnil, lors d’une conférence de presse où a été rendue publique une note de la Commission adressée au ministère de l’intérieur. Aujourd’hui la vidéosurveillance dans les lieux publics nécessite l’autorisation de la Préfecture alors que les autres dispositifs, comme ceux qui concernent les espaces de travail, relèvent de la Cnil. Et encore, le rôle des Préfectures ne s’exerce que pour les dispositifs analogiques alors que la Cnil a une compétence complète pour les systèmes numériques de plus en plus répandus. Au moment où le gouvernement envisage de tripler le nombre de caméras, la Commission plaide pour une clarification et revendique le rôle de contrôleur unique. La Cnil insiste également sur les nouveaux risques liés aux innovations en matière de vidéosurveillance avec les logiciels de détection automatique de « comportements suspects » ou l’usage des drones de surveillance en milieu urbain.
L’annuaire universel des téléphones mobiles n’a d’universel que le nom. Aujourd’hui seul 2,6% des abonnés sont inscrits. Pour l’Arcept, autorité de régulation des télécoms, la volonté de discrétion des particuliers n’explique pas tout. La mauvaise volonté des opérateurs de téléphonie mobile serait également en cause. Des données chiffrées viennent à l’appui de cette thèse : selon un sondage 23% des abonnés accepteraient de figurer dans un tel annuaire alors que 17% d’entre eux n’ont plus de ligne fixe. De plus, seul un client sur huit demande à figurer sur la liste rouge. Dans les pays nordiques jusqu’à 80% des téléphones mobiles sont accessibles via un annuaire public.
La société Compuware diffuse en ligne une étude du 31 janvier 2008 réalisée par Ponemon Institue consacrée à l’insécurité liée aux données de test. L’enquête menée auprès de 444 professionnels de l’informatique révèle que les fichiers de clients, avec les données réelles, sont très fréquemment utilisés lors des travaux de développement et de test. La circulation des données à caractère personnel est tout aussi fréquente dans les cas de recours à l’externalisation. Les entreprises qui prennent des mesures pour juguler les risques sont encore peu nombreuses : 9% des professionnels interrogés évoquent le chiffrement des données, 5% les dispositifs d’anonymisation et 8% la formation des développeurs à la sécurité des données.
L’administration électronique fait partie de l’économie numérique : c’est une conclusion à laquelle on peut aboutir à la lecture de la lettre de mission d’Eric Besson nouveau secrétaire d’état en charge du développement de l’économie numérique. Au-delà des domaines que sont le haut débit pour tous, l’extension de la TNT ou la protection de de la propriété intellectuelle sur Internet, Eric Besson doit également coordonner « les actions du Gouvernement pour promouvoir les nouvelles applications des technologies de l’information et de la communication dans les domaines du télétravail, de l’éducation, de la santé, et de l’e-administration ». En la matière la lettre de mission insiste avec la mention suivante : « vous ferez des nouvelles technologies de l’information un levier essentiel de la modernisation des services publics ». Au passage, le déjà ancien projet de coffre-fort électronique du citoyen, remis au goût du jour par le récent rapport Attali, est conforté comme priorité gouvernementale : « Vous coordonnerez la mise en place d’un site offrant à chacun un espace virtuel sécurisé pour l’ensemble de ses relations avec l’administration ». Enfin, la signature électronique et la protection des données à caractère personnel devront être mises aux services de la croissance en tant que mesures susceptibles de renforcer la confiance des utilisateurs.
Dans un court article consacré à la question de la gestion de la réputation en ligne, le Monde.fr nous fait découvrir la thèse audacieuse d’un spécialiste du sujet, Olivier Zara. Selon les propos que lui prêtent la publication le pire ne serait pas d’avoir une mauvaise réputation sur Internet mais de « ne pas avoir de réputation du tout. Cela signifie que la personne n’a rien à dire ou qu’elle a des choses à cacher ». Faudra-t-il bientôt se mobiliser pour défendre le droit à ne pas avoir de réputation en ligne ?
La société IAC a lancé en avril 2008 RushmoreDrive.com, un moteur de recherche dédié à la communauté noire américaine. Selon le fondateur du site, il s’agit de proposer un service spécifique aux usages et centres d’intérêt des afro-américains. Cela passera notamment par une valorisation dans les pages de résultats des contenus provenant des espaces de publication qui se définissent comme des « sites noirs » et par des instruments de recherche sur les offres d’emplois qui seraient les plus pertinentes.
Le compte-rendu d’un colloque consacré à la biométrie organisé en janvier 2008 par la Fondation Maison des Sciences de l’Homme est désormais en ligne. Y sont abordés la définition de la biométrie, la normalisation, les usages, les questions éthiques et juridiques. On retiendra juste ici les propos de Dana Diminescu, ENST, pour qui les sociétés modernes se caractérisent par « une pulsion de l’archivage et une pulsion de la trace ».
Les pointeuses biométriques – en québécois on dit « poinçonneuse » – se répandent en Amérique du Nord. Une situation peu connue en France où les dispositifs biométriques sont utilisés pour la sécurisation du contrôle d’accès mais peu pour la gestion des temps de présence. Les défenseurs de la vie privée s’inquiètent tandis que les promoteurs des systèmes mettent en avant les importantes économies réalisées. Autre enseignement, le saut technologique permet désormais de faire pointer – ou plus exactement « poinçonner » – des publics qui ne l’avaient jamais fait auparavant.